De la villa
Johnston au château Lescure,
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Le château Lescure,
que l'on peut voir de nos jours 2 place des cèdres à Bordeaux, a
été construit sur l’ancien domaine de
Jean Bayerman négociant en vins bordelais et descendant d’une
famille hollandaise installée dès 1620 à Bordeaux. |
Entrée du château Lescure au 2
place des cèdres à Bordeaux
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Le domaine de Lescure
s’étendait certainement des rues du Tondu et Léo-Saignat
aux rues Georges-Bonnac et d’Arès, allant jusqu’à l’actuel CHU. À
l’est, il touchait le domaine Livran, récupéré par la ville en 1874
pour construire la caserne Xaintraille et la propriété Mestrezat. Le
domaine aurait eu une superficie de 200 à 300 hectares sur lesquels
coulaient le Peugue au sud et
la Devèze au nord. Comme toutes les propriétés voisines Livran, Mestrézat, Campeyraut, Picon, le domaine de Lescure possède des vignes. Il produit aussi des céréales. Il avait des prairies et des troupeaux. La propriété, dispose également d’une orangerie, de haras, de serres… On appelait ce genre de ferme un bourdieu. Sur le Peugue, on trouve aussi des lavoirs où les Bordelais pouvaient faire laver leur linge (du XIXe siècle au début du XXe). La propriété sera morcelée à l’est et au nord par le boulevard de ceinture. Puis en 1853 une partie du domaine (2 ha) sera cédé à la ville pour agrandir le cimetière de la Chartreuse. En 1900, le dépôt de la Compagnie française des Tramways Électriques et Omnibus de Bordeaux fut créée sur des terrains vendus au fur et à mesure de son agrandissement par les deux frères Harry Scott Johston et Arthur Harry Johston.
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En face de l'entrée principale du CHU, bordant la rue de Canolle, il reste quelques mètres du mur d'origine qui entourait le domaine de Lescure. |
Le château Lescure et les 15 derniers
hectares furent vendus, le 8
février 1912 à la société
immobilière du Parc de Lescure afin de réaliser un lotissement de
maisons bourgeoises. Ces 15 ha sont situés juste de l’autre côté du boulevard (tracé à partir de 1860) et à la limite de l’urbanisation vers 1900. Au-delà commençait la campagne. Mais à cause de la présence du Peugue, petite rivière capricieuse, les promoteurs ont dû limiter leur projet initial de tout lotir. Le château Lescure se
situe sur la partie ouest du lotissement tout prêt de l'hôpital
Pellegrin. |
Sur cette photo datant de 1936-1937, le stade Lescure est pratiquement terminé tandis que le stade annexe attend son architecte Jacques Boistel-d'Wells. Le lotissement autour du château de Lescure est lui aussi terminé. En vert, on distingue une place libre qui sera comblée vers 1960. Derrière le château de Canolle, des prairies serviront pour la construction du futur hôpital Pellegrin. Les jardins du château Lescure occupaient une place beaucoup plus importante que de nos jours. |
Ces promoteurs
immobiliers débutèrent
seulement vers 1920 les constructions sur les 8 hectares restant
constructibles. Les 7 autres seront destinés à la construction d'un premier stade-vélodrome. Mais étonnamment le château de Lescure sera conservé, enserré dans le lotissement cohérent d’élégantes maisons bourgeoises des années 1930 avec son entrée au 2 place des cèdres. Le château
entouré des maisons du quartier Lescure. À l'arrière-plan sur la
gauche, on distingue les mâts d'éclairage du stade Chaban-Delmas devant
un des bâtiments de la caserne Xaintraille construite sur le l'ancien
domaine du Livran. |
Le premier parc
des sports, dessiné par Alfred-Duprat
sera construit sur les 7 hectares vendus à la société immobilière du Parc
des sports de Bordeaux fondée en 1922. Pour des raisons financières, des 15 hectares initialement
achetés pour lotir le futur quartier, seuls 8 ha le seront réellement
(tracé en rouge sur la carte ci-dessous). La faute au Peugue qui avait
tendance à déborder et donc les crues étaient incompatibles avec un
terrain constructible pour des maisons. On y implantera donc le premier
stade vélodrome de Cyprien Alfred-Duprat puis les deux stades
municipaux : celui de Raoul Jourde en 1938 (actuel Chaban-Delmas) et
celui de d'Wells (en 1939-1940) stade multisports annexe. |
L’abbé G. Moureau (1851-1922 mort au château Lescure) fonde en 1897 l’œuvre des travailleurs aveugles du Sud-Ouest. Son œuvre prend
en 1914 le nom de Phare de Bordeaux reconnue
d’utilité publique en 1923. Une plaque commémorative apposée dans le
hall d’entrée de l’immeuble lui rend hommage. Pendant
la Première guerre mondiale, le bâtiment accueillera des blessés et
principalement des soldats ayant
perdu la vue sur le champ de bataille.
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Le château Lescure vers 1900. |
L'association a été un ESAT, Établissement et Service d’Aide par le Travail « Le Phare » de l’association « Voir ensemble » anciennement la Croisade des aveugles. Aujourd’hui après d’importants travaux de restauration et d’agrandissement, il héberge des handicapés sensoriels adultes travaillant dans des ESAT sur la Métropole. L'entrée principale du château Lescure avec son balcon et ses colonnes palladiennes. |
Entre 2010 et 2012, construction d'un bâtiment hébergeant des handicapés adultes en situation de semi autonomie dont l'ariière donne sur le parc. Sur la photo de droite entrée au 43 rue Vercingétorix. Cette échoppe située rue Marceau au milieu de l'ancienne cité ouvrière des TransportsÉlectriques et Omnibus de Bordeaux. Elle permet de mettre des adultes handicapés en situation de complète autonomie avant leur réinsertion. L'arrière du jardin donne sur le parc du château. |
La rénovation des 3000 m² (sur un hectare de parc) a permis de mettre en valeur les caves voutées en pierre d'origine (cuisine et salle de restauration). |
Certaines salles et lieux de passage ont des couleurs vives (pour les mal-voyants). |
De la villa
Johnston au château Lescure,
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