Au 16 rue du Faubourg Saint-Denis dans le XVe, le client qui rentre dans la brasserie Julien baigne de suite dans une atmosphère Belle époque.
Ouverte en 1903, la brasserie est un joyau de l’Art Nouveau.
C'est Julien Barbarin qui hérite dans les années 1920 du Julien. Il veut y faire entrer la lumière zénithale afin d'éclairer délicatement les fleurs et les nymphes. Pour cela, il va commander trois grandes verrières aux motifs floraux. Ces dernières vont être dessinées par Charles Buffet qui n'est autre que le père du peintre Bernard Buffet.
Elles ont été exécutées par les établissements Georges Guenne en 1924.
En 1938, Julien Barbarin lègue son prénom à l'établissement et c'est depuis que nous allons « Chez Julien »... La Môme Piaf y amène ses amis, non loin de la salle d'entraînement de son grand amour, Marcel Cerdan.
Entre les miroirs, quatre nymphes rappellent le cycle des saisons. C'est le maître-verrier Louis Trézel qui est l'auteur de ces grandes décorations en pâte de verre.
Le printemps tenant une branche de cerisier dont la floraison annonce le renouveau.
L'hiver et ses délicates roses de Noël.
L'automne et ses chrysanthèmes.
L'été qui a piqué dans ses cheveux des coquelicots rouges.
Au fond de la salle, deux grands paons en pâte de verre d'Armand Ségaud, symbolisent le printemps renaissant.
D'autres paons se cachent, on les déniche ici derrière en un éclairage original.
Même les porte-manteaux reprennent le thème du paon.
Ce mille-fleurs d'ancolies et de marguerites a été composé par les faïenceries de Choisy-le-Roi d'Hippolyte Boulenger dont le siège parisien était à quelques pas de là.