Le Musée d'Art Moderne de Paris présente 150 œuvres consacrées à l'artiste autrichien Oskar Kokoschka (1886-1980).
Certains murs de l'exposition sont peints en noir, rappelant que le peintre peignait lui aussi son atelier en noir pour appréhender le contrastes des couleurs.
Le joueur de transe, représente l'acteur Ersnt Reinhold, ami du peintre. Il joue le rôle pincipal de sa pièce à scandale "Meurtrier, espoir des femmes" en 1909.
Le Saint Suaire de Véronique (1909) est un des rares tableaux explicitement religieux dans l'œuvre de Kokoschka.
La toile représente la sainte qui,pendant la Passion, aurait tendu son voile à Jésus pour qu'il puisse essuyer son visage. L'empreinte s'y serait miraculeusement imprimée comme on peut le voir sur ce tableau.
Paysage hongrois (1908)
Portrait de Berta Eckstein-Diener (1910). Le peintre reçoit de nombreuses commandes de portraits des membres de la société viennoise.
Père Hirtz (1909). C'est un riche homme d'affaires hongrois installé à Vienne.
Ses fausses dents et sa bouche empâtée attire la critique du public qui considère le portrait comme une caricature.
En 1910, Kokoschka réalise le portrait du célèbre psychiatre et scientifique suisse Auguste Forel. Ce dernier refusera son tableau le trouvant plus proche de la psychiatrie que de l'art !
Enfants jouant (1909) ce sont ceux du libraire viennois Richard Stein.
La main gauche de la petite fille est représentée poing serré, refusant la main ouverte de son frère. Tendresse et agessivité c'est ce qu'à voulu montrer le peintre.
Hanz et Erica Tietze (1909) Le couple de critiques et historiens d'art commande à Kokoschka un portrait de mariage à la mode Renaissance pour leur dessus de cheminée.
Jeune fille debout entre les sarments de vigne, affiche pour une exposition d'art et d'artisanat de Vienne.
Autoportrait crayon sur papier (1906) La Sécession regroupant autour de Gustave Klimt les artistes rejetant l'art académique, Kokoschka y adhère au début et s'en éloigne en 1909.
Photo de Wenzel Weis Oskar Kokoschka le crâne rasé Vienne 1909. L'artiste est montré en paria, le crâne rasé, indiquant la blessure que lui ont infligée métaphoriquement les critiques injurieuses de la bonne société viennoise.
Portrait de l'éditeur Herwath Walden que Kokoschka a connu grâce à ses amis l'architecte Adolf Loos et l'écrivain Karl Kraus.
C'est avec Karl Kraus que Kokoschka lancera la revue d'avant-garde Der Sturn. Kokoscka peint de profil celui qu'il considérait "comme un représentant absolu de la modernité".
Autoportrait plâtre peint (1910) Une des rares œuvres sculptées de l'artiste. C'est un réemploi d'un médaillon de Franz Litz. pour représenter son propre visage.
Le gestionnaire (1910)
Kokoschka devait peindre un groupe de trois frères gérants d'une société d'immobilier. Le projet fut abandonné ce qui conduisit à une fragmentation des portraits.
En raison du caractère inachevé de ces tableaux, on distingue le processus de travail du peintre avec des coups de pinceaux rapides mais précis.
Cycle lithographique Colomb enchaîné 1913 publié en 1916.
Kokoschka découvre le mystère des passions amoureuses.
Ce cycle témoigne de la fascination du peintre pour Alma Mahler son amante de 1912 à 1914 et personnage central de cette série.
Kokoschka ira à Berlin aider l'écrivain autrichien Karl Kraus pour illustrer les pages de la revue Der Sturn.
Dessin pour la revue Der Sturn.
Artiste sulfureux à ses débuts, Kokoschka sera chassé par les nazis qui le considèrent comme un des symboles de l'art dégénéré.
Alexis af Enejelm (1911)
Annonciation (1911)
Paysage alpin (1912)
Portrait du collectionneur Carl Moll qui était marié avec la mère d'Alma Malher. Ce sera par son entremise que les deux amants se rencontreront..
En 1913, Kokoschka et Alma Malher partent dans les Dolomites. Elle y évoque le travail effréné du peintre à la recherche de nouvelles couleurs lors de leurs promenades.
Le prisonnier (1914) Les mains croisées, le regard dirigé vers une fenêtre ouverte, symbole d’une liberté convoitée et symbole de sa liberté intérieure.
Kokoschka peint les mains de ses personnages surdimensionnées, difformes, des mains de géants. Ici les mains d'un prisonnier.
Princesse Mechthilde Lichnowsky 1916
« Je suis expressionniste parce que je ne sais pas faire autre chose qu’exprimer la vie" a déclaré un jour le peintre.
Les amis 1917-1918 Gravement bléssé sur le front russe, le peintre se rétablit dans la banlieue d'un sénatorium de Dresde.
Il se rapproche des cercles artistiques et intellectuels de la ville. Ce tableau était intitulé au début "Les joueurs de cartes".
En 1914, le peintre s'engage dans l'armée. Il sera gravement bléssé deux fois.Ces toiles sont peintes sur le front d'Isonzo" (1916) en Italie.
Le Front d'Isonzo (1916)
Kokoschka réalise cet autoportrait au début de 1917 alors qu'il se trouve à Berlin. Il monrtre de sa main droite la blessure à un poumon faite par un soldat russe.
La tranquillité de l'artiste contraste avec l'atmosphère crépusculaire qui l'entoure.
Nell Walden 1916 Cette peintre, écrivaine et collectionneuse suédoise s'occupera de la galerie de Kokoschka à Berlin.
Mère et enfant (1921)
Autoportrait Les bras croisés (1921)
Des mains surdimensionnées.
Le peintre et son modèle II Kokoschka est en train de se peindre le crâne rasé. C'est un double autoportait observé par une femme en jaune à l'arrière.
Le pouvoir de la musique1918-1920. Chef-d'œuvre de Kokoschka tant par sa qualité plastique que par le sujet traité.
Une jeune femme souffle dans une flûte Renaissance...
... ce qui semble surprendre un jeune homme assis réveillé par le son.
Hans Madersteig et Carl Georg Heise (1919) Pris par l'exécution "Le pouvoir de la musique", le peintre n'a pas pu répondre à la commande de deux portraits. Il n'a fait qu'une toile avec les deux hommes comme s'ils étaient mariés.
Gitta Wallerstein (1921)
Peintre à la poupée (1922) Après le départ d'Alma Mahler, le peintre va demander de confectionner une poupée selon des recommandations précises. Déçu par le résultat il le montre dans ce tableau. Il peindra d'autres tableaux avec la fameuse poupée.
Dresde, Neustadt V (1921) Ce tableau et le suivant appartiennent à la série de paysages de l'Elbe que surplombe l'atelier de Kokoschka alors qu'il réside à Dresde.
Dresde, Neustadt VII Il recherche sur ces paysages une simplification des formes, une profondeur et un dynamisme des couleurs. De portraitiste il devient paysagiste.
Autoportrait au chevalet (1922) L'artiste est placé entre une poupée et son chevalet dans une pose saugrenue.
"Bossu" c'est le terme qu'emploie Kokoschka pour définir cet autoportrait. La poupée serait cette fois-ci une figurine d'argile de la sculptrice Gela Foster.
Au cours de sa carrière, le peintre réalise de nombreuses affiches qui reflètent son évolution stylistique tout autant que ses préoccupations personnelles. Ici la Marianne en sang avec la devise "Liberté, égalité, fratricide".
D'autres affiches de Kokoschka.
En 1923, son père meurt et Kokoschka abandonne son poste d'enseignant pour voyager à travers l'Europe, l'Afrique du Nord puis l'Orient. (de 1923 à 1934). Son style va alors évoluer énormément.
Entre 1928 et 1930, Kokoschka fait plusieurs voyages en Afrique du Nord. Il fera la rencontre avec le cheick Sidi Ahmet Ben Tidjani dont il peint le portrait dans son palais au milieu du désert.
Cette œuvre est saisie des collections allemandes en 1937 pour être montrée à l'exposition d'art dégénéré organisée par les nazis à Munich. L'œuvre n'y est finalement pas montrée. Elle est déposée au château de Schönhausen à Berlin puis vendue. Olga Kokoschka récupère le tableau en 1985.
Londres, petit paysage de la Tamise (1926) Le peintre réalise plusieurs paysages de la capitale. Celle-ci est réalisée depuis le 8e étage de l'hôtel Savoy où Claude Monet avait peint quelques décennies plus tôt.
Leo Kestenberg 1926-1927 Pianiste et professeur de musique à Berlin, Leo Kestenberg est représenté les points serrés montrant l'engagement du muscien dans les activités du mouvement social-démocrates dès 1918.
Constantin Brancusi (1932) Au cours de ses séjours à Paris entre 1931 et 1933, Kokoschka réalise le portrait du sculpteur Constantin Brancusi.
Marseille port I (1925)
Marseille port II (1925)
Deux photos de Brassaï À gauche Kokoschka avec une amie à la villa des Camélias (1931) et à droite le peintre est avec Claire Goll (née Clara Alschmann) dans le jardin de la villa des Camélias (1931)
La Suédoise (1931-1932) Le peintre nourrit une certaine fascination pour la Suédoise Damaris Brunow qu'il rejoint à Annecy en 1930.
La jeune femme est représentée allongée au bord du lac, le peintre se tient debout à distance.
Tigron 1926 Peint dans le zoo du Regent's Park de Londres, ce tableau représente un tigron, animal résultant d'un rare croisement entre un tigre et une lionne.
Le peintre imagine ce tigron libéré de sa captivité dévorant une antilope. La puissance des coups de pinceau révèle ici la férocité de l'animal défiant du regard celui qui l'observe.
Avec la prise de pouvoir des nazis en 1933, Oskar Kokoschka sera une cible privilégiée de l'art dégénéré qui participe à la décadence des sociétés modernes. Plus de 600 œuvres de Kokoschka seront retirées des musées allemands par les nazis.
La Source (1932-1938 Une œuvre retravaillée sur plusieurs années. On y voit le peintre et sa femme Olda entourant une poupée dans un heureux recueillement.
Autoportrait en artiste dégénéré (1937) À la suite de l'exposition d'art dégénéré organisée par les nazis en 1937, Kokoschka réplique avec cet autoportrait.
Pan (Rudl avec une chèvre) 1931 Le titre Pan renvoie au dieu de la Forêt et des Bergers.
Ferdinand Bloch-Bauer (1936) Propriétaire de la plus grande raffinerie de sucre d'Autriche, l'industriel juif Ferdinand Bloch-Bauer est une des personnalités les plus éminentes du monde de l'art viennois.
Son épouse Adèle sera la muse de Gustav Klimt qui tient un salon dans leur appartement. Le peintre repésente cet amateur de chasse dans un décor bucolique.
Au jardin II (1934)
Le Christ aidant les enfants affamés 1945-1946
Oskar Kokoschka en projection vidéo sur un mur du musée.
Autoportrait à la canne (1935)
Déchaînement de l'énergie nucléaire 1946-1947 Le clown au premier plan ouvre la cage du lion, incarnation de l'énergie atomique. La colombe symbole de la paix prend peur et s'envole.
Pablo Casals II (1954) Entre août et septembre 1954, Kokoschka réalise deux portraits du violoncelliste espagnol musicien engagé contre les dictatures et en particulier contre celle de Franco en Espagne.
Le musicien est représenté sur son instrument entouré d'une aura bleue.
Double portrait dOskar et Olda Kokoschka (1963)
Autoportrait (1969)
Thésée et Antiope (L'Enlèvement d'Antiope) 1958-1975
Berlin 13 août 1966
Matin et soir (Le Pouvoir de la Musique) 1966
Cette œuvre n'était pas pas affichée dans l'exposition. Il s'agit de l'église Notre-Dame que Kokoscka a réalisé en 1925 lors d'un séjour à Bordeaux. On peut l'admirer au Musée des Beaus-Art s de Bordeaux. Il avait peint aussi le Grand-Théâtre visible à Cologne.