Le projet de maison cantonale date de 1905. Il est repris en 1913 puis abandonné. Les travaux débuteront en 1925 et la maison inaugurée en 1926.
Les années d'hésitation dans l'élaboration des différents projets font que la maison cantonale est atypique dans les choix architecturaux des différents architectes.
C'est Cyprien Alfred-Duprat qui reprendra les dessins de son prédécesseur après la 1ère guerre. Il s'éloignera de l'Art nouveau en dessinant une façade symétrique.
Le bâtiment central conçu comme un beffroi sert d'axe de symétrie à la façade de ce bâtiment situé à l'angle de deux rues dans le quartier de La Bastide, alors en forte croissance démographique et industrielle.
Une charpente imposante pour ce bâtiment jugé "véritable bijou d'architecture".
La Bastide est un canton depuis 1888 mais sans bâtiment administratif. Une des ses fonctions sera, entre autres, de donner l'heure aux Bastidiens...
les cloches sonnant les heures depuis l'inauguration par le maire Adrien Marquet en 1926.
Le clocheton veille sur La Bastide, tout près de l'avenue Thiers et à deux pas du pont de pierre.
L'église de Sainte Marie de la Bastide construite par Paul Abadie fut inaugurée en 1884 après 20 ans de travaux. À peine 2 ans pour la maison cantonale mais après de nombreuses années d'hésitations.
Au loin, les bâtiments de la minoterie des Grands Moulins de Paris datent de 1921.
La caserne de pompiers de la Benauge toute proche sera construite en 1950-1954 par Claude Ferret.
Le bâtiment principal est dans l'axe du collège Léonard Lenoir.
L'entrée principale de la maison cantonale se situe à l'angle de la rue de Nuits et de la rue de Châteauneuf.
Un toit très pentu avec de petites tuiles plates inconnues dans la région. Des diagonales pour ces fenêtres originales.
Cyprien Alfred-Duprat va utiliser la pierre et la brique et des bandeaux de grès turquoise dans une recherche de polychromie. Ici le grand et le petit pignon offrent des diagonales sur chaque côté de l'édifice.
Le sculpteur de l'entreprise Edmond Tuffet emprunte les décors aux naturalistes de l'Art nouveau... ici le thème de la vigne, sans utiliser les lignes "en coup de fouet".
À l'opposé le fronton rapelle la proximité des Landes, avec les branches de pins.
Pour le logement du gardien, on retrouve des lignes géométriques sur les ouvertures.
Sculptures empruntées à la nature qui étaient à la mode à l'époque du premier projet.
Brique, pierre et ferronnerie.
On pénètre dans le bâtiment par une place pavée, puis un beau porche couvert avec au-dessus une terrasse.
Courbes du porche avec des colonnes sans chapiteau.
Avant de pénétrer dans le bâtiment, on peut lire les fonctions de cette maison cantonale : on y trouvait autrefois un prétoire de justice de paix, un commissariat de police et une bibliothèque.
Sur le porche en pierre un éclairage aux lignes géométrisées.
Une porte en ferronnerie avec volutes. L'architecte va simplifier son style. On est en pleine période Art Déco.
Une immense vestibule accueille les Bastidiens. Il dessert la bibliothèque, le prétoire, la salle des fêtes et de spectacles.
Un éclairage central aux lignes géométriques.
Promenoir aux lignes pures.
Promenoir supendu amenant au balcon de la salle de spectacles. C'est l'endroit propice pour lire l'inscription incrutée dans la mosaïque du vestibule...
"L'amitié fleur de la jeunesse, l'amour c'est la maturité c'est l'âge d'or, l'oubli germe dans la vieillesse et la gloire hélas dans la mort".
"Celui qui se comportera de manière noble, sans être dominateur, sera roi".
La ferronnerie est traitée avec des enroulements et des volutes de l'Art Déco... Sauf cette rampe d'escalier qui utilise un motif de vigne et de raisins.
Nénuphars er fleurs stylisées pour la borne de départ d'escalier.
Chapiteaux fleuris et éclairage indirect Art Déco.
La maison cantonale a été réabilitée entre 2001 et 2006.
En 2009 cette réabilitation a obtenu le Ruban d'or par la fédération française du bâtiment.
Dans le prétoire, la charpente est décorée et les luminaires en fer forgé sont accrochés à de longues chaînes.
Têtes de loup, de sanglier, de babouin, de chameau et de poissons pour décorer cette charpente.
Une salle de spectacles lumineuse qui garde aujourd'hui encore sa fonction initiale.
Les armoiries de la ville rappelant que la Bastide est bordelaise depuis le 1er janvier 1865.
Un plafond aux lignes géométriques...
des piliers avec des chapiteaux décorés de coquillages...
et de têtes d'oiseaux.
Graphie très Art Déco.
Il manque les livres dans la bibliothèque.
Charpente à trois fermes de bois identique à celle du prétoire.
Tête vigoureusement taillée en décoration.
Motifs en fer forgé garnissant certains caissons du plafond.
Dans la rue Etobon-Chenebier toute proche, Jacques d'Wells, l'architecte de la ville construira en 1930 des bains-douches dont le décor d'entrée est Art Déco.