Au bout de la rue Marceau, côté hôpital Pellegrin, un ensemble de maisons attire l'attention. Il s'agit de maisons destinées autrefois aux employés des TEOB (compagnie des Tramways et Omnibus Électriques de Bordeaux) dont le dépôt est tout proche sur les boulevards.
Cette rue est située tout près du château Lescure dont la famille Johnston, anciennement propriétaire, a vendu une partie de ses terres pour construire le lotissement du Parc de Lescure.
À l'extrémité de la rue Marceau, il reste encore l'ancien mur du domaine Lescure juste en face l'hôpital.
À l'angle de la rue de Canolle et de la rue Marceau se dresse un immeuble blanc de 2 étages construit en 1923. Appuyée contre celle-ci une maison à un étage...
puis une série de maisons basses. Ce sont des échoppes en béton des anciens ouvriers des TEOB construites entre 1921 et 1922.
Elles sont l'œuvre de l'ingénieur Gabriel Sabatié (il habitait dans l'immeuble blanc de 2 étages)
Après la 1ère guerre, la crise du logement s'étant agravée, les TEOB ont jugé nécessaire d'aider leurs ouvriers à accéder à la propriété.
25 maisons de type échoppe en béton furent construites. Hiver 56 Photo Marie-France Sabatié
Ces maisons possèdent encore leur jardinet de devant comme à l'origine. Depuis leur construction quelques maisons ont été surélevées.
3 types de maisons étaient proposés : pour ménage sans enfants, pour famille avec parents ou 2 enfants et pour famille nombreuse avec un étage ou bien réservée à un chef des TEOB.
Avec le jardinet de devant, chaque maison possède à l'arrière un potager avec souvent une volière ou un atelier.
Ces 25 maisons ont été construites en quelques mois par l'entreprise Sabatié spécialisée dans le béton armé. Elles contrasteront avec les futures maisons bougeoises en pierre du lotissement Lescure.
Chaque propriétaire rivalise de créativité pour verdir le jardinet de devant.
Maison de style échoppe avec peu de décoration.
La rue Marceau est dans l'axe de l'entrée de l'hôpital Pellegrin avec pour conséquences ses nuisances (ici l'hélicoptère).
La maison à étage comporte un rez-de-chaussée avec cuisine et véranda et 4 chambres dont 2 à l'étage.
Chaque maison a sa cave, ses WC avec tout à l'égout. Elles ont aussi l'eau, le gaz et l'électricité.
La 1ère pierre de ce lotissement a été posée le 24 septembre 1921 en présence du ministre de l'Hygiène, de l'Assistance et de la Prévoyance sociales de l'époque.
Plan d'une maison réalisée par l'ingénieur Sabatié dont l'entreprise se situait rue Michel-Montaigne. document M. Perruc
Ce type de maison ouvrière était dite "À Bon Marché". document M. Perruc
Une cave permettait de stocker au début le charbon du chauffage mais aussi du matériel et des vivres (du potager ?).
Laverie et WC, ces maisons ouvrières avaient tout le confort.
En 1928, chaque propriétaire dut à ses frais changer de numérotation. document D. Sabatié
Une curiosité : au milieu des échoppes de béton, une maison à étage, en pierre, de style Art Déco a été construite en 1946 !