La villa Cavrois porte le nom de Paul Cavrois, un industriel de la filature du coton et de la laine. Il demandera à Robert Mallet-Stevens de lui construire une demeure à Croix dans la banlieue lilloise.
Après avaoir franchi la maison du gardien, le premier contact avec la villa se fait par la façade nord avec son auvent.
On constate de suite les lignes pures des toits-terrasses, de la véranda et surtout l'enveloppe de briques de parement jaunes, seule exigence du futur proriétaire.
La villa est placée au cœur d'un immense parc, au sommet de la colline de Beaumont, pas très loin des usines de Paul Cavrois.
Le chantier de construction a débuté en 1930, les plans terminés en 1931 et la villa sera inaugurée en 1932.
Une demeure qui se présente en trois parties avec une tour-donjon au centre et les deux ailes est et ouest. Une façade de 56m de longueur !
Dessiné aussi par Mallet-Stevens, le parc est bâti en lignes géométriques dont un miroir d'eau de 72 m de long dans lequel se reflète le bâtiment.
À l'origine, le parc s'étendait sur 5 ha. Loti dans les années 90, il n'en reste plus que la moitié. Le miroir est dans l'axe du grand hall de la villa.
Le miroir d'eau a été assimilé à une piste d'atterrissage par l'architecte, c'est aussi une évocation des châteaux du XVIIIe siècle.
"L'architecture est un art essentiellement géométrique. L'architecte sculpte un bloc énorme, la maison." a écrit Robert Mallet-Stevens en 1924.
Une immense verrière éclaire le grand escalier qui dessert les différents étages et relie l'aile est des parents à l'aile ouest des enfants.
Les joints horizontaux sont peints en noir, les joints verticaux teintés de jaune. Il a fallu créé 26 moules de briques de parement.
La villa ressemble a un paquebot avec ses différents ponts. La véranda servant de pont arrière. Le bastingage peint en blanc.
Une ossature de piliers de béton armé assure la fonction porteuse et 3 couches de briques pour les murs.
Deux couches de briques creuses pour l'isolation des murs et une couche de briques de parement pour l'enveloppe finale.
Les joints horizontaux devaient se poursuivre tout autour de la maison sur des longueurs allant jusqu'à 200m. Grosse difficulté pour lemaçon !
Tous les décrochements, les baies, les saillies... ont été dessinés pour être des multiples exacts d'une briquette !
La structure basée sur des piliers de béton permet des fenêtres d'angles , ce qui n'est pas possible avec des murs classiques.
Pas de gymnase comme dans la villa Noailles que Mallet-Stevens a terminé en 1924 à Hyères mais un bassin de natation.
Avec ses 27 m de longueur et ses 3 plongeoirs, le bassin permettait la pratique de la natation qui avec la gymnastique, est durant l'entre-deux-guerres, un sport extrêmement valorisé.
Ce bassin répond au souci d'hygiène, de santé et de sport qui caractérise le programme de la villa.
Décoration de verdure pour donner l'illusion de nager dans la nature.
Promenade abritée tout près du bassin amenant à huit cabines de bain sous le grand escalier.
Entrée du garage en sous-sol. Au-dessus, une des nombreuses terrasses de la villa qui pouvaient couvrir 840 m² au total.
Végétation bien présente tout autour de la villa.
26 moules ont été réalisés pour les briquettes afin de s'adapter à toutes les situations : angles, lintaux , courbes induites par les piliers.
Éclairage en verre sous le porche de l'entrée côté nord.
Du côté nord Mallet-Stevens a tracé un cercle permettant aux chauffeurs de véhicules d'éviter toute manœuvre.
Les hôtes descendaient de la voiture sous le porche. Les voitures prenaient le chemin circulaire pour repartir sans manœuvre.