Construites toutes les quatre au XVIIIe siècle, ces portes en forme d'arc de triomphe ne passent pas inaperçues dans la ville.
De nuit comme de jour, les voyageurs arrivant par le pont de pierre ne peuvent pas manquer la porte de Bourgogne.
Autrefois c'était la route de Paris qui arrivait jusqu'au pont construit en 1822 bien après la construction de la porte de Bourgogne.
C'est l'intendant Tourny qui posa la première pierre en 1751. La porte fut terminée en 1755.
Si elle paraît bien engoncée, c'est qu'à la construction du pont de pierre, la place sur laquelle elle se dressait a dû être surélevée.
Cette porte monumentale fut dédiée au duc de Bourgogne, nouveau-né du Dauphin. Elle s'est aussi appelée porte des Salinières. C'est d'ailleurs le nom qu'utilisent encore de nos jours de vieux Bordelais.
Située au bout du cours Victor Hugo (ancien fossé des Salinières), elle était autrefois l'entrée officielle de la ville.
Elle a remplacé la porte médiévale des Salinières. Jusqu'à La Révolution, les portes avaient un rôle fiscal. On prélevait l'octroi sur certaines denrées. En 1807, on a démoli deux petites portes latérales (édicules) qui reliaient l'imposante porte aux bâtiments uniformes de la façade des quais.
Elle fut édifiée par les architectes Portier et Gabriel.
Décorée par Francin, il était prévu des décorations à son sommet mais le poids aurait mis en danger l'édifice.
Deux paires de colonnes d'ordre dorique se détachent de part et d'autre de l'arche.
Une recherche dans le travail de la pierre sous forme de bossages et un entablement massif.
Pour la venue de l'empereur en 1808 à Bordeaux, la porte prit le nom de Napoléon.
L'arche est bien dans l'axe du pont de pierre.
La porte de Bourgogne a les pieds sur la place Bir-Hakeim mais regarde le quartier de la Bastide...
... d'où jaillit la provocante caserne de pompiers.
La blondeur de la pierre au soleil couchant, contraste avec le gris des bâtiments du XVIIIe tout proches.
Toujours sur la rive gauche, l'architecte André Portier construit, à la place des portes fortifiées de la vieille ville, des arcs de triomphe majestueux comme la porte de la Monnaie.
Des quatre portes restantes c'est la plus petite.
Ce fut la dernière création de l'intendant Tourny. Confiée à l'architecte Alary cette porte est de dimensions modestes.
On peut l'apercevoir rapidement lorsqu'on se dirige vers la gare Saint-Jean depuis le pont de pierre par exemple.
Elle ouvre sur la rue porte de la Monnaie vers le quartier Saint-Michel.
En longeant le quai Sainte-Croix jusqu'à la place Bir Hakeim, le promeneur retrouve la porte de Bourgogne.
De ce côté c'est plutôt le conservatoire de musique Jacques Thibaud dans le quartier Sainte-Croix et la gare Saint-Jean.
Il a fallu 18 mois pour construire cette porte entre 1758 et 1759.
Des pierres à bossages en saillie tout simplement...
Tout au fond de la rue porte de la Monnaie, se dresse l'ancienne maison de la Monnaie.
Le tramway de la ligne C passe à ses pieds.
Dès 1746, l'intendant Tourny décide de créer une nouvelle place entourée d'immeubles aux façades identiques, la place Dauphine actuellement place Gambetta. Il remplaça les anciennes portes médiévales de la ville par des portes décorées comme la porte Dijeaux.
Démolie en 1744, l'ancienne porte Dijeaux fut remplacée par une porte monumentale en 1750.
C'est l'architecte Voisin qui fut chargé d'édifier l'arc de triomphe dessiné par Nicolas Portier. La décoration fut confiée au sculpteur Francin. Les guichets latéraux ont été démolis et on retrouve la petite place qui précédait toujours les portes du XVIIIe.
De nos jours, on peut y trouver une marchande des quatre-saisons.
La porte donnait vers le faubourg Saint-Seurin plus marécageux que le côté ville. Un affaissement de terrain transforma la porte en tour de Pise.
La partie orientée ouest et tournant le dos à la ville, porte les symboles de la royauté ainsi que la date de création de la porte.
Côté ville, le fronton triangulaire souligne les armoiries de la ville au-dessus d'une la tête de Neptune regardant la Garonne.
Commencée en 1748, l'œuvre ne fut terminée qu'en 1750 et les décorations en 1753.
La couronne royale et les fleurs de lys, symboles de la royauté sont exposés vers la place.
L'origine de Dijeaux viendrait d'une déformation gascone de Jupiter (Jovis) dont un temple existait à proximité. Ou bien de l'anglais "jews" juifs. La porte étant au carrefour de trois grands quartiers juifs (la rue Judaïque n'est pas très loin). Le passant peut demander son avis à Neptune.
Le 18 octobre 1792, le conseil Général de la commune décida de démolir la porte Dijeaux. Cette décision ne fut jamais exécutée et depuis elle en a vu passer des évènements depuis la charrette des condamnés vers la guillotine sous la Révolution jusqu'au carnaval de nos jours...
...ou bien une manifestation sportive.
Le 3 décembre 1918, l'ancienne place Saint-Julien devenue place d'Aquitaine reçut le nom de place de la Victoire.
La porte d'Aquitaine construite en 1753 a remplacé l'ancienne porte défensive Saint Julien.
Le 8 septembre 1753, la Dauphine mit au monde un second fils qui mourut l'année suivante et reçut le titre de duc d'Aquitaine. L'intendant Tourny et les jurats obtinrent de donner ce nom à la nouvelle porte dont la première pierre fut posée le 18 septembre 1753.
La porte d'Aquitaine a été bâtie en pierre de Saint-Macaire qui possède la propriété de durcir et de se colorer en restant à l'air.
Il suffit de lever les yeux pour voir les traces de l'histoire. La place prit le nom de place de la Convention sous la Révolution.
L'arcade en plein cintre mesure 11,35 m sur 5,35 m avec de part et d'autre quatre colonnes d'ordre toscan.
La place de la Victoire est certainement une des places les plus vivantes de Bordeaux. Assaillie par les étudiants dès le jeudi soir, elle peut accueillir de nombreuses manifestations comme ici une braderie au mois de février.
Comme la plupart des portes construites au XVIIIe, la porte d'Aquitaine s'élève au milieu d'une place plus vaste extérieure (place de la Victoire) et d'une place intérieure aux dimensions plus modestes (côté rue Sainte-Catherine)
Carrefour statégique de la ville, c'était le point de départ vers l'Espagne et Toulouse.
La colonne de marbre rose de 16 m de haut d'Ivan Theimer se situe à l'intersection de deux axes importants de Bordeaux : la rue Sainte-Catherine et l'axe des cours de la Marne et Aristide-Briand.
Si Bordeaux garde beaucoup de traces de son passé, la ville évolue et le tramway va bousculer les plans de circulation tout en mettant en valeur les fleurons de son patrimoine.
Bordeaux ville commerçante depuis le Moyen Âge avec les grandes foires mais aussi les braderies.
Si la colonne de marbre rose a suscité de vives remarques, les passants et surtout les enfants ont vite adopté les tortues qui vont avec et qui symbolisent la longévité.
Coté place, un fronton encadre le symbole de la royauté et deux dieux marins étendus évoquant le fleuve et l'agriculture.
L'arche de la porte d'Aquitaine a laissé passer des milliers de passants souvent étudiants qui quittent la zone commerciale pour aller dans celle des bars et des restaurants.
Place de la Victoire, tout est dans l'arrondi.
Les armes de la ville reposent dans une valve sur laquelle s'étale deux cornes d'abondance. On retrouve aussi les barriques de vin typiquement bordelaises.
Côté sud sont sculptés les symboles de la royauté.
Avec sa colonne de marbre rose, Ivan Theimer a gravé sur ses flancs la fabuleuse histoire du vin, un commerce qui a souvent fait la prospérité de Bordeaux.