Jeudi 31 mai 2007, 7 heures du matin, le temps est gris comme le croiseur Colbert qui doit quitter le port de Bordeaux.
Des centaines de spectateurs sont venus assister à son départ, certains émus, d'autres heureux.
C'est le remorqueur "Buffle" qui dégage le "Colbert" de son quai où il était amarré depuis le 12 mai 1993.
Une certaine effervescence règne sur les quais à ce moment-là.
Devant, le remorqueur "Buffle", suivi par un bateau du Port autonome de Bordeaux, puis par le remorqueur "l'Argonaute".
Insolite ! C'est par l'arrière que le croiseur est tracté dans un premier temps.
La foule manifeste soit son émotion soit sa joie de le voir quitter Bordeaux.
Au loin, la "République ailée" tout en haut du monument aux Girondins, semble lui dire adieu.
Le câble (la remorque) est tendu. Va-t-il tenir ?
Le Colbert semble ne pas vouloir partir et regarde une dernière fois la ville qui l'a accueilli 14 ans aupravant.
Mais le remorqueur fait son travail. Il tire l'énorme masse grise sans aucun problème.
À l'arrière, le plus gros remorqueur, l"Argonaute" semble suivre, attendant son heure pour intervenir à son tour.
Au loin, la Grosse Cloche reste muette. C'est elle qui sonnait pourtant à chaque évènement important à Bordeaux.
Non le croiseur ne s'est pas transformé en remorqueur.
Pour affronter l'estuaire de la Gironde puis la haute mer, 3 remorqueurs seront nécessaires. Le "Rari" attend l'ordre pour appareiller.
Coulé le "Colbert" ? Certains en rêvent...
À son passage, les marins du "Rari" rendent hommage à celui qui a servi la France depuis 1956, avant de devenir un musée bordelais.
La foule suit la manœuvre d'un pas rapide.
Une banderole comme remerciement. Pour certains c'est un minimum.
Première vue sur le port sans son croiseur. On s'y était habitué !
Au milieu du fleuve, le Colbert s'est arrêté. L'Argonaute commence à le contourner pour prendre le commandement.
Pendant que le bateau du Port autonome fait pivoter le Colbert, l'Argonaute"se met en place à l'aval.
Au premier plan, le Burdigala a embarqué des amis du Colbert et quelques anciens marins qui ont servi sur le bateau militaire. L'émotion est à bord !
Le Rari est prêt à apporter son aide.
Le croiseur a maintenant pivoté vers l'aval... Il tourne le dos à Bordeaux...
Le remorqueur le plus puissant va le tracter sur la Garonne, l'estuaire de la Gironde puis sur l'océan Atlantique.
Il est 7h40. Bordeaux se réveille.
La Marine nationale chargée de la manœuvre a profité de la marée haute pour agir. Pour l'instant aucun incident !
Le Buffle maintient le Colbert dans l'axe. Le croiseur n'a en effet aucun moteur à bord !
Dernière vue du Colbert à Bordeaux.
Le long voyage commence d'abord sur la Garonne.
Devant la centrale thermique d'Ambès.
Non, le croiseur ne va pas foncer sur la centrale. Il suit scrupuleusement les remorqueurs dans le chenal.
Un câble et un moteur de remorqueur qui lâchent et voilà le Colbert mal en point sur la Gironde.
Il repartira le lendemain matin pour la rade de Brest.
Landévennec est un petit port tranquille tout au fond de la rade de Brest, sur le dernier méandre de l'Aulne.
Landévennec a la particularité de posséder deux cimetières. L'un tranquille pour les marins...
... l'autre encore plus paisible pour les bateaux militaires en fin de vie. Le Colbert attend son heure...
... dans un décor somptueux loin de Bordeaux qui n'en voulait plus !